• CCS Formation

    Électrique - Incendie - Levage - Secours - Activité Physique

  • CCS Formation

    Électrique - Incendie - Levage - Secours - Activité Physique

Utilisation des défibrillateurs

CCS Formation à Paris, région parisienne et Ile-de-France, vous propose une F.A.Q. sur le défibrillateur.

Nous avons rassemblé plusieurs questions courantes sur les appareils nommés "défibrillateurs" et leurs utilisations, et apportez une réponse afin de vous sensibiliser sur la simplicité et l'importance de ces appareils. Néanmoins, une formation aux gestes de premiers secours ( SST ) reste à ce jour un bon moyen de prévention pour éviter l'aggravation des victimes d'accidents.

La défibrillation automatisée externe : au cœur des premiers secours

Actuellement en France, on dénombre 40 000 à 60 000 morts par arrêt cardiaque chaque année, soit près de 200 morts par jour.

Le taux de survie après un arrêt cardiaque est faible en France : il est estimé à seulement 2 ou 4 % en France contre 20 à 50 % aux Etats-Unis ou dans les pays anglo-saxons.

Pourquoi ? Parce que ces pays ont adopté depuis plusieurs années le défibrillateur automatisé externe (DAE) et l'ont mis à disposition du grand public.

La défibrillation pratiquée par une personne ayant reçu une formation et se situant dans l'entourage immédiat de la victime (proche ou témoin), sauve en effet de nombreuses vies en réduisant le temps d'action des premiers secours à la victime.

Heureusement, le récent décret no 2007-705 du 4 mai 2007 relatif à l'utilisation des défibrillateurs automatisés externes modifie le code de la santé publique français en permettant l'utilisation des défibrillateurs par des personnes non médecins, sans formation. 

Pour les collectivités, il s'agit d'une véritable opportunité pour renforcer la sécurité sanitaire au sein des établissements et sur leur territoire. La mise en place d'un plan de formation des agents publics et du grand public reste un plus. 

La circulation du sang dans le corps humain est assurée par le cœur afin d'apporter aux cellules l'oxygène nécessaire à leur fonctionnement. Le cœur est composé de quatre cavités qui sont alternativement remplies ou contractées, à la manière d'une pompe. Ces mouvements du cœur sont commandés par de faibles signaux électriques réguliers.

A la suite de certaines conditions d'efforts, de maladies, de différents facteurs biologiques ou d'accidents, les signaux électriques pilotant le cœur peuvent se dérégler et commander des mouvements désordonnés et très rapides : c'est la fibrillation. Dans ces circonstances, le cœur n'assure plus sa fonction de pompage et les cellules de l'organisme sont détériorées par l'absence d'oxygène. Des dommages irréversibles et la mort peuvent alors survenir très rapidement.

Lorsqu'un cœur est en fibrillation, on peut lui imposer de reprendre un rythme normal en lui envoyant un choc électrique de plusieurs milliers de volts. Ceci provoque une réinitialisation des influx électriques reçus par le cœur afin de lui permettre de retrouver un rythme qui lui permettra d'assurer à nouveau la fonction de pompage.

Ce choc est délivré par un appareil spécial, le défibrillateur, par l'intermédiaire de deux électrodes placées sur le corps de la victime en des endroits précis favorisant la traversée du cœur par le courant électrique 

Environ 85% des arrêts circulatoires inopinés, non traumatiques, pré hospitaliers, sont la conséquence d'un trouble du rythme cardiaque, une Fibrillation Ventriculaire (FV) chez l'adulte.

La majorité des FV se dégradent spontanément en asystolie.

La défibrillation électrique est alors susceptible de procurer immédiatement une restauration de l'activité circulatoire spontanée.

La défibrillation – autrement appelée choc électrique externe – consiste à délivrer un courant électrique autour du cœur en cas de troubles du rythme (fibrillation ventriculaire).

Dans l'idéal, la défibrillation doit être réalisée dans les 5 premières minutes suivant l'accident cardiaque, afin d'augmenter les chances de survie. Il faut savoir que le délai d'intervention des équipes d'urgence est en moyenne de 7 à 8 minutes, un délai souvent fatal. 

1 minute perdue = 10% de chance de survie en moins

Il existe aujourd'hui plusieurs termes pour désigner le défibrillateur automatisé.

Le terme reconnu par le Guide National de Référence Premier Secours en Equipe (GNR PSE, Ministère de l'intérieur) est défibrillateur automatisé externe (DAE) ou défibrillateur automatisé (DA) qui est moins précis. Le terme DA est cependant utilisé dans l'arrêté du 3 mars 2006 relatif à l'attestation de formation aux gestes et soins d'urgence.

Attention ! Les DAE regroupent les défibrillateurs semi-automatiques (l'utilisateur presse sur un bouton pour délivrer le choc) et les défibrillateurs entièrement automatiques (l'appareil délivre le choc). Ce terme est également retenu par le ministère de la santé dans le décret du 4 mai 2007.

Voici les autres termes qui existent officiellement en France :

- DSA = Défibrillateur Semi-automatique

- DEA = Défibrillateur Entièrement Automatique.     ATTENTION les canadiens francophones parlent de DEA, ce qui veut dire défibrillateurs externes automatisés…

Le défibrillateur automatisé externe (DAE) est un appareil qui fonctionne de manière autonome et permet d'analyser le rythme cardiaque. En cas de battements anarchiques du cœur (fibrillation), il envoie un choc électrique.

 Dès que la victime est à terre, et si le DAE n'est pas à portée de main, il ne faut pas hésiter à commencer la réanimation cardio-pulmonaire par un massage cardiaque en attendant de trouver et d'installer le DAE. Il ne faut pas laisser la victime sans assistance en se mettant en quête d'un DAE.

Le défibrillateur comporte une batterie ou une pile spéciale lui assurant son autonomie électrique. Ses électrodes que l'on place sur la victime permettent dans un premier temps à l'appareil d'effectuer une analyse de la situation cardiaque. En fonction du résultat de ce test, le défibrillateur détermine la marche à suivre et l'indique au secouriste par un message vocal, des témoins lumineux et/ou un écran d'affichage. Par exemple, l'appareil peut indiquer de délivrer un choc (dont il calcule automatiquement les caractéristiques électriques) ou de commencer une réanimation cardio-pulmonaire.

L'analyse de l'activité cardiaque se poursuit à intervalles réguliers par l'intermédiaire des électrodes afin d'adapter les gestes à effectuer.

Si la défibrillation est effectuée rapidement (dans les toutes premières minutes après le début de la fibrillation), on augmente significativement les chances de survie. Différentes études statistiques existent sur le sujet, en particulier aux Etats-Unis où l'usage des défibrillateurs est répandu. Pour apporter un ordre d'idée, on estime en général qu'une fibrillation non traitée dans les 7 minutes a une issue mortelle à 98% : alors que si une défibrillation est pratiquée dès la 3ème minute, associée à une réanimation cardio-pulmonaire, le taux de survie passe à 20%. Cela est certes peu mais déjà dix fois plus qu'en ne pratiquant aucun geste ! Avec une prise en charge précoce, on peut même atteindre 38 % de survie sans aucune séquelle.

L'arrêt de la circulation du sang va priver les tissus les plus nobles d'oxygène et de produits nutritifs. Le cerveau est l'organe qui souffre le premier entraînant vite une perte de conscience (ou syncope) avec potentiellement chute et blessure. Cette situation est cependant réversible si l'on agit très vite.

Il faut par tous les moyens rétablir la circulation du sang par un massage cardiaque. La victime étant allongée sur le dos, on déprime fortement le thorax autour de 100 fois par minute. Il ne faut pas hésiter à se mettre à cheval sur le corps et continuer à « masser » en attendant les premiers secours. 

Il faut défibriller le cœur qui est prêt à repartir d'autant plus facilement qu'il est traité plus tôt. Le défibrillateur fournit à l'ensemble de la masse cardiaque un champ électrique capable d'activer la totalité des cellules restantes activables.

Le défibrillateur est un appareillage électronique et informatique qui charge un condensateur accumulant une quantité importante d'énergie (plusieurs centaines de joules), puis se décharge d'un coup sur ordre entre deux électrodes autocollantes placées sur la victime de façon à ce que le champ électrique englobe la totalité du cœur.

L'automatisme cardiaque reprend alors le contrôle du cœur, la contraction se rétablit, le cerveau est de nouveau irrigué, on assiste au retour de la conscience, le malade est sauvé.

  1. Allumer l'appareil.
  2. Suivre les instructions orales et les indications écrites sur l'appareil.
  3. Placer les électrodes sur la poitrine, (l'une sous la clavicule droite, l'autre sous l'aisselle gauche de la victime). En cas de fibrillation, l'appareil active automatiquement l'envoi d'électrochocs ou demande à l'utilisateur de déclencher les électrochocs.
  4. Alerter les secours (15, 18 ou 112).

 Attention :

Le défibrillateur automatisé externe ne doit être utilisé qu'en cas d'arrêt cardiaque. Ne touchez jamais la victime pendant que l'appareil effectue l'analyse du rythme cardiaque ni pendant les chocs électriques.

Il n'existe pas de risque pour la victime car elle serait de toute façon condamnée si on n'effectuait aucun geste d'urgence. Le défibrillateur détermine automatiquement la nécessité du choc électrique et son intensité. Ainsi, il ne délivrera pas de choc s'il perçoit que le cœur a un fonctionnement ne nécessitant pas ce traitement.

L'humidité excessive (pluie, victime mouillée) ou un environnement métallique (victime sur un échafaudage, etc.) peuvent conduire à des difficultés d'ordre électrique : d'une part, le test automatique peut être faussé et, d'autre part, le choc peut être ressenti par les personnes se trouvant à proximité de la victime. C'est pourquoi le défibrillateur ne doit pas être utilisé tant que ces circonstances défavorables ne sont pas éliminées.

Les données médicales enregistrées par l'appareil (résultats du test, nature des chocs délivrés, etc.) peuvent, sur certains modèles, être mises immédiatement à disposition des services de secours pour faciliter la prise en charge de la victime.

Le défibrillateur commence par analyser l'ECG recueilli par les mêmes électrodes larges qui vont servir à la défibrillation. A partir de là, un logiciel inclus dans le microprocesseur qui équipe le défibrillateur va confirmer qu'il s'agit bien d'une fibrillation ventriculaire et indiquer par un petit haut parleur qu'il faut effectivement appuyer sur le bouton, bien visible, qui va déclencher le choc. Avec les défibrillateurs 100% automatiques, le choc est administré automatiquement après alerte sonore.

Contrairement à une idée répandue, l'utilisation d'un défibrillateur ne permet pas à elle seule de réanimer une personne. En réalité, l'appareil complète et facilite les gestes de réanimation cardio-pulmonaire que l'on apprend lors des formations de secourisme. De ce fait, même si le décret du 4 mai 2007 indique que les défibrillateurs externes automatisés peuvent juridiquement être mis en œuvre par « toute personne », il est préférable que les utilisateurs aient reçu une formation pour pouvoir les manipuler efficacement.

 L'utilisation du défibrillateur fait en effet partie d'un enchaînement d'actions que l'on doit connaître, depuis la découverte de la victime jusqu'à sa prise en charge par les services de secours. Ces mesures peuvent paraître intuitives (par exemple téléphoner au 15 en présence d'une personne faisant un malaise cardiaque), certaines sont rappelées par le défibrillateur automatique (par exemple ne pas toucher la victime pendant le test d'activité cardiaque), d'autres enfin nécessitent la maîtrise de certains gestes (par exemple effectuer un massage cardiaque).

 Il est donc préférable d'avoir préalablement acquis ces connaissances lors d'une formation adaptée. Celle-ci peut être intégrée à une formation de secouriste ou prendre la forme d'une simple initiation dispensée par un organisme spécialisé, tel que défini par l'arrêté du 6 novembre 2009. Cet arrêté définit également le contenu et la durée de cette initiation, sans toutefois la rendre obligatoire (ce qui irait à l'encontre du décret du 04 mai 2007 qui stipule que « toute personne » peut mettre en œuvre les DEA.

 Par contre, concernant le monde de l'entreprise, le code du travail rend obligatoire la formation de secouristes dans chaque atelier où sont accomplis des travaux dangereux ainsi que sur les chantiers employant vingt travailleurs au moins pendant plus de quinze jours. Pour les autres postes, le code indique que « l'employeur organise et dispense une information des travailleurs sur les risques pour la santé et la sécurité et les mesures prises pour y remédier ». Il précise (R4141-3) que la formation à la sécurité doit notamment porter sur la conduite à tenir en cas d'accident.

 Ainsi, si l'entreprise fait le choix de s'équiper d'un défibrillateur, on ne peut que recommander à l'employeur, pour répondre à son obligation de formation, d'inscrire ses salariés à une session de secourisme ou d'initiation la plus adaptée à la mise en œuvre de l'appareil qu'il aura choisi. Afin de faciliter l'appropriation des gestes, on choisira pour la formation un modèle de défibrillateur si possible identique à celui équipant l'entreprise.

Pour être efficace, le défibrillateur doit pouvoir être mis en œuvre très rapidement. Les installateurs préconisent que l'accessibilité permette une intervention sur la victime en moins de trois minutes. On évitera ainsi par exemple de placer le défibrillateur dans un poste de garde éloigné du centre de l'entreprise.

 Dans un lieu ouvert au public, il est préférable que l'appareil soit placé sous surveillance, par exemple en l'implantant près de salariés à poste fixe ou dans un boîtier sous alarme.

On favorisera également la proximité avec les lieux où les accidents cardiaques sont les plus probables, par exemple dans un magasin de stockage où de nombreux efforts de manutention sont possibles.

 Pour éviter d'endommager les piles et les électrodes, l'appareil doit être placé dans une ambiance thermique qu'il peut accepter. Les fabricants préconisent en général une plage de +5°C à +70°C. Cela peut conduire à placer l'appareil dans un coffret chauffé ou refroidi s'il est implanté à l'extérieur.

 Le défibrillateur doit également être placé à proximité de moyens d'alerte (téléphone). Certains diffuseurs proposent un système d'appel automatique dès l'ouverture du coffret, associé à la mise en relation sur téléphone portatif avec un centre de régulation médicale. Certains défibrillateurs intègrent cette fonction de communication par un réseau WIFI ou de téléphonie mobile.

 Enfin, il peut être utile d'associer au défibrillateur quelques accessoires facilitant son utilisation : ciseaux pour couper les vêtements de la victime, rasoir pour mieux coller les électrodes sur une personne à forte pilosité, matériel de protection biologique pour le secouriste…

 L'emplacement choisi devra être signalisé et les salariés informés.

L'arrêté du 16 août 2010 fixe les modèles graphiques à respecter pour la signalisation des défibrillateurs dans les lieux publics. Quatre panneaux sont ainsi définis : l'un indiquant que l'établissement est équipé, les 3 autres permettant de localiser l'appareil.

Le code du travail précise que « les installations et dispositifs techniques et de sécurité des lieux de travail sont entretenus et vérifiés suivant une périodicité appropriée. Toute défectuosité susceptible d'affecter la santé et la sécurité des travailleurs est éliminée le plus rapidement possible. La périodicité des contrôles et les interventions sont consignées dans un dossier ».

La réglementation fixe ainsi le principe mais laisse l'employeur déterminer la périodicité et la nature de l'entretien et de la vérification. Pour cela, il faut en particulier s'appuyer sur l'évaluation des risques. Par exemple, il semble intuitif qu'un appareil soumis à des conditions météorologiques extérieures devra être vérifié plus souvent que celui abrité dans un boîtier placé à l'intérieur.

Les défibrillateurs sont dotés en général de deux sources d'énergie : une batterie ou une pile spéciale qui délivrera l'énergie nécessaire au fonctionnement et une pile annexe qui alimente un dispositif d'autotest. Ces équipements doivent être changés périodiquement. La durée est variable selon les fabricants et les piles concernées, de un à cinq ans. De plus, le gel de contact qui recouvre les électrodes pour assurer leur conductivité électrique se dessèche (selon les modèles entre 2 et 7 ans). Ainsi, il faut se reporter aux préconisations du fabricant contenues dans la notice de l'appareil pour déterminer la nature et la périodicité de l'entretien.

Compte tenu de la spécificité de ces appareils et de certaines incompatibilités entre les marques, il est préférable de confier l'entretien à l'installateur. Celui-ci propose en principe un contrat d'entretien à ses clients lors de la vente de l'appareil mais il faudra s'assurer que la périodicité correspond bien aux nécessités d'utilisation.

Il est à noter que les défibrillateurs effectuent automatiquement un autotest périodique dont les résultats sont stockés sur une mémoire de l'appareil. Certains modèles transmettent ces données à un centre de maintenance par réseau de téléphonie mobile ou Ethernet, ce qui permet de prévenir des pannes évolutives.

Le décret du 4 mai 2007 précise que les appareils externes utilisables par toute personne sont les défibrillateurs entièrement automatiques (DEA) et les défibrillateurs semi-automatiques (DSA).

Le fonctionnement des deux types est identique, à la différence que le DSA ne délivre le choc qu'après que le secouriste aura appuyé sur un bouton alors que le DEA délivre de lui-même le choc.

Les défenseurs du DEA argumentent que leur appareil est préférable dans un milieu bruyant car le secouriste risque de ne pas percevoir l'ordre qui lui est donné par la voix de synthèse. Pour éviter cela, certains appareils sont dotés aussi de voyants ou d'afficheurs répétant l'ordre mais cela suppose que le secouriste soit attentif à de nombreuses informations tandis qu'il se trouve dans une situation inhabituelle et stressante. Les partisans du DSA indiquent quant à eux qu'il autorise le secouriste à choisir l'opportunité de la délivrance du choc, ce qui lui permet de veiller auparavant aux bonnes conditions d'application (pas de masse métallique, pas de personne à proximité).Enfin, le laps de temps s'écoulant entre l'analyse et la délivrance du choc, ainsi que l'intensité de celui-ci, diffèrent entre DEA et DSA. Des études étrangères contradictoires sont avancées par les fabricants à ce sujet. Notons que certains appareils permettent de choisir le mode de fonctionnement DSA ou DEA.

Les défibrillateurs externes automatiques sont à ce jour commercialisés aux environs de 1500 euros. Il ne faut pas oublier d'y ajouter les coûts liés à la formation et à la maintenance périodique.

Il existe aussi des contrats de location, proposés aux environs de 150 euros par mois selon la prestation, comprenant diverses options telles que la mise à disposition d'un appareil, son entretien, la relation avec un service médical, la sensibilisation du public, la télésurveillance, etc.

Le code du travail prévoit plusieurs obligations pour le chef d'entreprise en matière de secours. Cela concerne notamment la mise à disposition de « matériel de premiers secours adapté à la nature des risques et facilement accessible ». L'employeur doit également prendre « après avis du médecin du travail, les mesures nécessaires pour assurer les premiers secours aux accidentés et aux malades. Ces mesures qui sont prises en liaison notamment avec les services de secours d'urgence extérieurs à l'entreprise sont adaptées à la nature des risques. Ces mesures sont consignées dans un document tenu à la disposition de l'inspecteur du travail ».

Contrairement à ce qui existe pour d'autres dispositifs de première intervention (extincteurs…), la réglementation du travail n'impose pas particulièrement le défibrillateur comme moyen de secours. Toutefois, la responsabilité de l'employeur pourrait être engagée en cas d'accident car il doit assurer la santé de ses salariés, en termes de résultat.

C'est l'employeur qui, dans le cadre de l'évaluation des risques et de la consultation du médecin du travail et des représentants des salariés, détermine l'opportunité de s'équiper. Les facteurs de risques les plus souvent cités dans la littérature peuvent l'aider dans cette démarche :

  • lorsqu'il y a de nombreuses personnes réunies sur un même lieu (salariés ou public),
  • lorsqu'il y a de nombreuses personnes de plus de 50 ans,
  • lorsque les centres de secours sont éloignés,
  • lorsque les personnes sont soumises à des efforts physiques forts (activités sportives, manutention, ambiances thermiques inhabituelles, etc.),
  • lorsque les personnes sont fragiles (malades, personnes âgées, personnes ayant déjà eu des difficultés cardiaques),
  • lorsqu'il y a des risques spécifiques à l'activité, en particulier pour les travaux électriques et ceux exposant à la noyade.

En tout état de cause, la mise à disposition d'un défibrillateur ne permet pas de s'affranchir des obligations de sécurité prévues par la législation, en particulier des mesures de prévention des risques. Il s'agira par exemple d'équiper les salariés de moyens mécanisés de manutention pour diminuer les efforts, d'adapter la température des locaux de travail, de privilégier l'intervention hors tension sur les installations électriques, etc.

Enfin, si l'entreprise décide de s'équiper d'un défibrillateur, ne pas oublier que son entretien et sa vérification périodiques ainsi que la formation à son utilisation demeurent obligatoires dans le monde de l'entreprise, de même que la consultation des instances représentatives du personnel pour aider aux choix du matériel et des programmes de formation.

 Principaux textes de lois

- Arrêté du 30 juin 2017 instituant une sensibilisation aux « gestes qui sauvent » abroge le décret du 4 Mai 2007.

- Décret n° 2007-705 du 4 mai 2007 relatif à l'utilisation des défibrillateurs automatisés externes par des personnes non médecins et modifiant le code de la santé publique.

- Proposition de loi N° 2486, présentée à l'Assemblée Nationale le 13 juillet 2005 tendant à généraliser l'accès public aux défibrillateurs automatiques et à la formation à leur utilisation.

 - Note d'information du 25 mars 2002 et circulaire du 15 novembre 2002 relatives aux formations aux premiers secours

- Décret du 11 février 2002 inclut le DSA dans le rôle propre de l'infirmière (IDE)

- Arrêté du 10 septembre 2001 inclus le DSA dans la formation des secouristes (AFCPSAM, CFAPSE)

AFCPSAM (Attestation de Formation Complémentaire aux Premiers Secours avec Matériel)

CFAPSE (Certificat de Formation aux Activités de Premiers Secours en équipe)

- Décret numéro 2000-648 du 3 juillet 2000 paru au JO du 11 juillet 2000 page 10498, complète le décret de 1998

- Arrêté du 4 février 1999 relatif à la formation des personnes non médecin

- Décret numéro 98-239 du 27/03/1998 fixe les catégories de personnes non médecins habilitées à utiliser un DSA.

 

Arrêté du 30 juin 2017 instituant une sensibilisation aux « gestes qui sauvent »

Le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur, la ministre des solidarités et de la santé et la ministre des outre-mer,
Vu la loi organique n° 2004-192 du 27 février 2004 modifiée portant statut d'autonomie de la Polynésie française ;
Vu le code de la santé publique, notamment ses articles R. 6311-14, R. 6311-15, R. 6311-16 ;
Vu le code de la sécurité intérieure, notamment son article L. 725-3 ;
Vu le code du travail, notamment son article R. 4224-15 ;
Vu le décret n° 91-834 du 30 août 1991 modifié relatif à la formation aux premiers secours ;
Vu le décret n° 92-534 du 12 juin 1992 modifié relatif à la formation de moniteur de premiers secours ;
Vu l'arrêté du 8 juillet 1992 modifié relatif aux conditions d'habilitation ou d'agrément pour les formations aux premiers secours ;
Vu l'arrêté du 24 mai 2000 portant organisation de la formation continue dans le domaine des premiers secours ;
Vu l'arrêté du 24 juillet 2007 modifié fixant le référentiel national de compétences de sécurité civile relatif à l'unité d'enseignement « prévention et secours civiques de niveau 1 » ;
Vu l'arrêté du 24 août 2007 modifié fixant le référentiel national de compétences de sécurité civile relatif à l'unité d'enseignement « premiers secours en équipe de niveau 1 » ;
Vu l'arrêté du 14 novembre 2007 modifié fixant le référentiel national de compétences de sécurité civile relatif à l'unité d'enseignement « premiers secours en équipe de niveau 2 » ;
Vu l'arrêté du 3 septembre 2012 modifié fixant le référentiel national de compétences de sécurité civile relatif à l'unité d'enseignement « pédagogie appliquée à l'emploi de formateur aux premiers secours » ;
Vu l'arrêté du 4 septembre 2012 modifié fixant le référentiel national de compétences de sécurité civile relatif à l'unité d'enseignement « pédagogie appliquée à l'emploi de formateur en prévention et secours civiques »,
Arrêtent :

Article 1

Dans le cadre d'une sensibilisation de la population aux gestes de premiers secours, il est institué une sensibilisation aux « gestes qui sauvent » (GQS), pour permettre au plus grand nombre de citoyens de devenir le premier maillon de la chaîne des secours et ainsi de préserver l'intégrité physique d'une victime en attendant les secours organisés.

Article 2

Cette sensibilisation est dispensée, en présentiel, sur une durée maximale de deux heures et a pour objet l'acquisition par la population des connaissances nécessaires à :
1° Assurer la sécurité de soi-même, de la victime ou de toute autre personne et de transmettre au service de secours d'urgence, les informations nécessaires à son intervention ;
2° Réagir face à une hémorragie externe et installer la victime dans une position d'attente adaptée ;
3° Réagir face à une victime en arrêt cardiaque et utiliser un défibrillateur automatisé externe.

Article 3

Les services d'incendie et de secours, ainsi que les associations agréées et organismes habilités à la formation aux premiers secours disposant a minima d'une décision d'agrément de formation délivrée par le ministre chargé de la sécurité civile en cours de validité peuvent être autorisés à dispenser la sensibilisation aux gestes qui sauvent.

Article 4

Peuvent être autorisés à dispenser cette sensibilisation, les formateurs des services, associations et organismes mentionnés à l'article 3 remplissant au moins l'une des conditions suivantes :
1° Soit être titulaires du certificat de compétences « pédagogie appliquée à l'emploi de formateur aux premiers secours » (PAE FPS) ou du certificat de compétences « pédagogie appliquée à l'emploi de formateur en prévention et secours civiques » (PAE FPSC), et satisfaire aux dispositions de l'arrêté du 24 mai 2000 ;
2° Soit être titulaires du certificat de formateur en sauveteur secouriste du travail (FSST), à jour de leur maintien-actualisation des compétences ;
3° Soit être majeurs, titulaires du certificat de compétences de citoyen de sécurité civile - PSC 1 datant de moins de trois ans et formés par l'autorité d'emploi, sous sa responsabilité, aux recommandations techniques et pédagogiques mentionnés à l'article 8 du présent arrêté.

Article 5

Les professionnels exerçant une des professions de santé mentionnée dans la quatrième partie du code de la santé publique sont autorisés à dispenser la sensibilisation aux « gestes qui sauvent » dans le strict respect des recommandations techniques et pédagogiques mentionnées à l'article 8.

Article 6

Cette sensibilisation donne lieu à la délivrance d'une attestation dont le modèle est conforme aux recommandations pédagogiques mentionnées à l'article 8.

Article 7

Le présent arrêté est applicable en Polynésie française.

Article 8

Les recommandations techniques et pédagogiques relatives à cette sensibilisation sont disponibles sur le site de la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (https://www.interieur.gouv.fr).

Article 9

L'arrêté du 6 novembre 2009 relatif à l'initiation des personnes non médecins à l'utilisation des défibrillateurs automatisés externes et l'arrêté du 16 juillet 2010 relatif à l'initiation du grand public à la prise en charge de l'arrêt cardiaque et à l'utilisation de défibrillateurs automatisés externes sont abrogés.

Article 10

Le directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises, le directeur général de la santé et la directrice générale des outre-mer sont chargés, chacun en ce qui les concernent, de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.


Fait le 30 juin 2017.

CCS Formation

Un numéro unique

01 84 15 30 29